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Ahlem Hannachi - Docteur en droit
30 août 2016

Comment sont recrutés les “terroristes-jihadistes” ?

 

 jinet

Par Ahlem Hannachi

Docteur en droit Pénal & Politique Criminelle

 « Nous aimons la mort, autant que nos ennemis aiment la vie »[1]

 

Introduction

L’idéologie islamique très dangereuse avec sa figure du « terrorisme-jihadiste » français et européen est devenue ces dernières années très hyperactive. Elle s’est même intensifiée ces derniers années et mois. Depuis, une cyber-propagande s’est maintenu en permanence, ouverte à une activité de propagande, d’embrigadement, d’enrôlement, de captation et de recrutement, pour « hameçonner » des milliers de jeunes « jihadistes » depuis leur chambre, en France et partout dans le monde en quelques minutes.

Les recruteurs sont habituellement des personnes d’âge moyen, de confession musulmane et souvent des personnes [très révérés] dans leur communauté et cités. Leurs objectifs est l’interception de tout jeune marginalisé, désorienté et dont la conduite est antisociale, souvent dans les prisons, les établissements pénitentiaires pour mineurs, etc. Nous ne pouvons déceler uniquement les recruteurs dans les lieux de culte ( les mosquées), mais aussi dans les réunions des établissements ou des services sociaux, dans les zones dégradées ou pauvres, les locaux sociaux, les escaliers des immeubles HLM, les parcs ou les places, etc.

Mais, les forces de l’ordre, ainsi que tous les experts dans le domaine du terrorisme-jihadiste, affirment qu’internet est le moyen puissant et express de radicalisation islamiste. Durant ce processus, les moyens de propagande passent par tous les moyens de communication occidentale, postmoderne. La démocratie et les libertés fondamentales et les droits de l’homme, sont utilisés par ces derniers pour atteindre juste des objectifs de propagande et de recrutement, bien qu’elle soit un système politique très critiqué et même diabolisé par eux. Leurs critiques habituelles tournent autour des autres religions et cultures, qu’ils considèrent comme « fausses » et « impies ».

Quant au processus de radicalisation, il se déroule en plusieurs étapes, puisqu’il s’agit d’une évolution progressive à laquelle l’individu aboutit après l’exposition à diverses influences significatives. Dans ce sens, nous pouvons affirmer, que chez tous les individus qui ont approchés un entourage radical, ils ont finit par adopter intégralement tous les idéaux et les théories extrémistes ou violentes de l’islam politique.

De ce fait, la radicalisation implique un passage très progressif vers des niveaux différents fondés sur une empathie à l’égard des idéaux radicaux et extrémistes. Le processus commence avec une position marquée par une forte affinité idéologique face à une cause « islamiste » qui va se consolider à travers l’assimilation des visions radicales et fondamentalistes qui, in fine, peuvent conduire à la justification et à la perpétration d’actions terroristes violentes (comme aujourd’hui, l’affaire « burkini » par exemple, devenant une cause « islamiste », peut générer une affinité idéologique aboutissant à la commission d’un attentat terroriste en France).

C’est à cet égard, qu’un rapport élaboré en décembre 2004 par la présidence néerlandaise de l’Union Européenne vient corroborer l’idée qu’en fait, les « jihadistes-terroristes » ou les « potentiels terroristes » sont si différents que nous ne pouvons pas en dessiner un profil clair, ou un « profil type »[2].

Aujourd’hui, la France, est au cœur de cette diversité de profils de terroristes, dont plusieurs tendances radicales ont été observées de manière pertinente et nous révèlent cette difficulté pour établir un « profil type » du terroriste-jihadiste.[3]

D’une part, la plupart des détenus et mis en cause dans des activités liées au terrorisme-jihadisme sont originaires d’Afrique du nord, et principalement des pays comme le Maroc, l’Algérie, et la Tunisie, pays qui constituent les principales sources de l’immigration musulmane. Mais, au-delà de ces nationalités, le Pakistan et la Syrie présentent aussi une incidence récurrente sur l’activisme jihadiste en Europe. Il y a aussi le déplacement fréquent de plusieurs individus qui ont intégrés les cellules liées au « terrorisme-jihadiste » dés leurs arrivés en France à travers les réseaux d’immigration. Sans oublier, ces dernières années l’intégration au « terrorisme-jihadiste » de jeunes musulmans français de plus en plus nombreux, issus de la troisième génération de l’immigration maghrébine.

De plus, il est aussi habituel dans ce cas et dans d’autres épiphénomènes terroristes-jihadistes qu’une radicalisation efficace et active s’opère particulièrement de manière active et à un stade très juvénile, qui va s’accompagner d’une accentuation des coûts que supporte le militantisme islamiste.

En conséquence, c’est bien toute la complexité des processus efficaces d’embrigadement, dont il sera question d’examiner ici, surtout les substrats-réseaux de captation et des profils hétéroclites des candidats au « terrorisme-jihadisme » à travers tout d’abord des indicateurs perceptibles apparents et occultes (I), pour replacer ensuite les processus de radicalisations à travers une propagande jihadiste, allant de l’attitude à adopter, passant par l’environnement favorable pour la captation, et enfin de l’utilisation d’internet à travers la stratégie d’un « jihad médiatique et cybernétique » (II).

 

I. Les processus efficaces d’embrigadement

 

Selon une étude faite par le Groupe de Diagnostic Stratégique de l’Institut National de Hautes Etudes de la Sécurité et de la Justice, lors de sa 26ème Session nationale « Sécurité et Justice » 2014-2015, le GDS, sous la direction de Marion MART Y, dans son intervention intitulée « Radicalisation islamiste et filières djihadistes- Prévenir, Détecter et Traiter»[4] (une étude fondée sur l’expérience acquise de la praxis des policiers enquêteurs autour des attentats « terroristes jihadistes » en France), il existe un processus de captation et de recrutement classique – mais pas dans tous les cas– communément divisé en plusieurs phases, dont le désenchantement, la radicalisation, l’extrémisme, l’extrémisme violent et le terrorisme.

A travers les réseaux de capture, de captation (A), nous découvrons les indicateurs des différents profils hétéroclites dont l’élément de l’apparence extérieure est quasi important(B).

 

A. Les réseaux de captation et de recrutement

 

Les membres des réseaux de captation et de recrutement cherchent souvent à établir un contact avec des personnes sur lesquels on peut facilement produire un désenchantement ou qui sont plus susceptibles d’être manipulés dans ce sens. Il s’agit de personnes marginalisées, désorientées, nécessiteux et dont la conduite est antisociale, voire même criminelle. Néanmoins, certains cas d’individus connus par les services de renseignements appartiennent à des familles riches et intégrées dans la société. Pour chacun d’entre eux, les recruteurs offrent une opportunité de remplir et de donner un sens à leurs vies à travers le « jihad », ou bien de venger les injustices commises contre eux ou contre des [frères] musulmans.

Les recruteurs sont souvent des personnes d’un âge moyen, parce que dans le monde musulman les hommes les plus conservateurs acquièrent un grand respect, et les personnes âgées sont révérés, surtout pour leurs conseils ou recommandations. De plus, ces personnes d’âge moyen occultent leur religiosité souvent par « Taqîya »[5] (mensonge halal) et jouissent d’un certain charisme qui leur permet surtout, d’avoir un ascendant moral et intellectuel ou religieux sur la communauté musulmane dans laquelle ils ont un ascendant ou sur un certain groupe social qu’ils influencent.

La radicalisation est souvent un processus lent et graduel, qui se manifeste et se déclare à un moment donné de manière subite et explosive suite à une une sommation d’agir (qui peut provenir des recruteurs entre autres). En règle générale, la radicalisation est perceptible lorsque les personnes commencent à se comporter de manière différente. Toutefois, l’adoption de ces idéologies radicales le « terrorisme-jihadisme » n’implique nécessairement pas des changements visibles dans l’apparence extérieure ou dans la manière d’agir de la personne. Bien que, dans certains cas dominés, le processus de radicalisation est difficile à détecter. Cependant, si nous supposons que le changement des mentalités est lié à un changement de comportement, il est possible de détecter une radicalisation à travers l’appui de certains critères concrets comme l’apparence extérieure.

 

B. L’apparence extérieure et les profils hétéroclites

 

Cependant, il faut prendre en compte, comme règle de base, qu’il n’existe aucun indicateur qui peut être interprété de manière catégorique comme un signe de radicalisation. Mais, tous les travaux sur le « terrorisme jihadiste » pointent certains indicateurs « perceptibles » dans le processus de radicalisation des individus.

L’apparence extérieure est l’indicateur de radicalisation le plus susceptible de provoquer des généralisations injustes et empreintes de beaucoup de préjugés. D’où, les réactions provoquées et qui sont souvent à l’opposées du but recherché.

1)      Il y a la personne radicalisée, très fière d’appartenir à un groupe clanique, va modifier (et changer) son apparence extérieure et commence à porter des vêtements plus traditionnels ou puritains. Il cultive sa barbe ou se rase les cheveux, et ose exiger des personnes sur lesquelles il exerce une influence (surtout, les femmes de la même famille comme l’épouse, filles ou les sœurs) qu’elles adoptent des accoutrements islamistes).

2)      Il y a la personne radicalisée, qui dans un souci de cacher son état s’efforce d’avoir une apparence moderne et un mode de vie occidental (Tagîya)[6]. En effet, il ne sera pas mal vu d’un point de vue « puriste » du « jihadisme », parce qu’il s’agit d’une forme de camouflage pour ne pas éveiller des soupçons.

 

II. Les processus de radicalisations et la propagande jihadiste

 

L’individu qui réalise une immersion au cœur d’un processus de radicalisation « jihadiste » se maintient à travers une ostentation sélective face aux moyens de communication, de telle manière qu’il ne méprise pas ces moyens occidentaux, mais tente de les aborder, via Internet, satellite ou le câble, les chaînes de télévision ou les « informations » exclusivement islamiques, dont certains, comme nous le savons, sont des messages très radicaux.

L’attitude du radicalisé (A), crée un environnement favorable pour la captation (B), à travers l’outil internet qui devient un procédé efficace de cyber-propagande (C).

 

A. L’attitude du radicalisé

 

Pour la personne radicalisée, dés qu’elle reçoit les instructions, elle commence à chercher à acquérir certains livres, films, DVD et CD contenant des éléments de propagande islamiste, comme l’histoire de l’idéologie islamiste radicale, etc., que ce soit sur internet ou dans des magasins très spécialisés (librairies islamiques, ayant souvent un site internet)[7]. Les sites Internet, contiennent des manuels complets sur la fabrication de tout type d’engins explosifs et incendiaires, y compris des essais de gestion et d’utilisation. Tout ceci, est combiné à un grand intérêt pour l’étude approfondie de l’islam et de son histoire, surtout ses origines et les époques de sa plus grande splendeur.

Il existe aussi une série de prototypes de conduites et d’attitudes des individus canalisés à travers le « radicalisme-jihadiste », et construites autour de certains événements politiques et sociaux. Ils conviennent entre eux pour écrire des commentaires sur l’actualité politiques depuis une optique extrémiste, maximaliste et peu portée sur le débat, mais sur des rapports de force agressifs et souvent menaçants. Toutefois, un des signes qu’ils exhibent sans se cacher est le rejet catégorique du système des valeurs démocratiques et occidentales. La démocratie comme un système politique, ses valeurs, ses bases et constitutions est fortement critiquées et rejetés.

Il y a aussi un caractère récurrent dans la rédaction et la diffusion de certains commentaires et attitudes concernant différents domaines politiques, comme par exemple, l’affirmation que les musulmans sont des victimes d’un complot impérialiste et sioniste international, ou les « femmes musulmanes » sont stigmatisées, à l’occasion de l’affaire du « burkini », etc.

De plus, l’existence de l’Etat d’Israël et la situation des palestiniens sont les thèmes les plus débattus, discutés et critiqués. Corrélativement à cela, ils font étalage quotidiennement de leurs rejet catégorique et virulent de toutes les interventions occidentales dans les pays musulmans.

Leurs critiques virulentes et raciales des autres religions sont habituelles ( elles ne sont jamais inédites, mais souvent très raciales et offensives). Les islamistes considèrent, clairement ces religions comme « fausses » et « infidèles », ni plus ni moins. Cette attitude de critique raciste rejoint le phénomène soulevé toujours par les islamistes, celui de l’expansion de la dégradation morale et de la décadence de l’Occident. Et, à cela précisément, ils accordent une attention scrupuleuse pour opérer de facto une distinction automatique entre le permis (halal) et le prohibé (haram).

C’est ainsi, que l’imposition de la vision du « jihad » en Syrie apparaît comme l’achèvement le plus parfait de la revendication de l’islam comme l’unique solution [Al-Islam –Houwa-Al-Haal « L’islam est la solution »]. Mais, au-delà de l’assertion d’un modèle politique à travers l’idéologie, il s’agit d’une structuration discursive chez les radicalisés afin d’intérioriser une praxis de guerre permanente.

D’après Mohamed Sifaoui, les trois piliers du discours jihadiste seraient :

1)      La diabolisation de la démocratie,

2)      L’auto-victimisation et,

3)      La déshumanisation du non-islamiste.[8]

Cette structuration discursive, n’est pas seulement un soubassement fondamental de la stratégie guerrière islamique, mais des conduites constantes et bien fondées même dans des démonstrations linguistiques des « terroristes-jihadistes » depuis des décennies. Al-Qaïda parle de « légitime défense » contre l’occident dominateur. Daech est venu renforcer la stratégie guerrière offensive de l’idéologie radicale musulmane. L’une est la continuation de l’autre dans leur rapport aux « moujahidines » locaux, ou aux combattants étrangers, européens et français en particulier recrutés pour devenir des « terroristes-jihadistes ».

 

B. L’environnement favorable pour la captation

 

A travers les différentes expériences, l’environnement (et les lieux) communément utilisé pour la captation d’individus pour le « terrorisme-jihadisme » est connu. Ce sont, notamment, les centres de réunions sociales ou les congrégations des personnes dans les zones dégradées ou pauvres. Les lieux de culte ne sont plus les seuls endroits dédiés à la radicalisation, mais aussi les commerces, les locaux vides des immeubles, les caves des HLM ou simplement les parkings et les places fréquentées par des personnes que les recruteurs considèrent comme un potentiel suffisant pour leur travail. Ces activités de recrutement sont également favorables à se pratiquer dans l’environnement des prisions et des centres des mineurs, ainsi que les centres de rétention administrative des immigrants.

Concernant les prisons et les lieux de détention, plusieurs études élaborées dans le champ de l’Union Européenne indiquent que certains milieu pénitentiaires courent le risque de se convertir en un terrain fertile pour la radicalisation et le recrutement des apprentis-jihadistes. Les détenus extrémistes peuvent exploiter les sentiments de frustration, ou même la solitude pour enseigner une vision d’un monde violent et anti-démocratique à leurs camarades de cellule, qui vivent souvent le présent dans la nostalgie d’un passé antisocial et violent.

Dans certains cas, il peuvent même réussir à atteindre de nouveaux recrues parmi les prisonniers. Les crises d’identité provoquées par de longues périodes en prison ou le désir de retrouver la rédemption des erreurs du passé, peuvent pousser les détenus à se convertir, car ces personnes sont particulièrement vulnérables quant à l’approche des extrémistes qui leurs offrent une idéologie simpliste qui permet de résoudre tous leurs problèmes du moment et leurs donnent un sentiment de confort et de consolation et surtout de supériorité.

Il existe aussi une forte affinité avec les personnes de même origine nationale et culturelle, comme dans le cas des prisonniers d’origine marocaine, algérienne, tunisienne ou d’autres pays majoritairement musulmans. La formation conséquente de groupes fermés dont le caractère ethnico-religieux commun dans les prisons européennes et françaises, peuvent être utilisés – de fait– comme un facteur fort favorable à la captation jihadiste. Des personnages comme le défunt Abou Mousab al-Zarqawi, Richard Reid (mieux connu comme le terroriste à la chaussure piégé) ou Jamal Ahmidan, l’un des leaders du 11 mars 2004, se sont tous convertis au « jihadisme » durant leur séjour en prison.

Les prisons françaises ont été également le théâtre de processus de radicalisation et de recrutement, comme c’est le cas d’Omar Diaby « Omsen » à travers une forme de « marketing de l’offre » radicale.[9]

 

C. Internet le« jihad du web », et le « jihad médiatique »

 

Les enquêtes des forces de l’ordre et les écrits académiques dans domaine du « terrorisme-jihadiste » consultée affirment qu’Internet est l’outil puissant du recrutement. La plupart des groupes terroristes islamistes sont bien conscients de la force et de l’efficacité de ce pouvoir et réalisent ainsi des efforts notoires pour créer des matériaux audiovisuels susceptibles d’être chargés et diffusés rapidement sur le réseau :

1)      Al Qaeda a son propre producteur : As Sahab (les nuages),

2)      Al Qaeda dans le Maghreb Islamique (AQMI) a son propre producteur : Al-Andalus.

3)      Le groupe Daesh est suspect de produire des vidéos par des tiers[10], dont « Productions Final Solution », aux USA .[11]

Initialement, ces images sont diffusées à travers des cassettes vidéos qui sont visionnés dans un environnement plutôt bien fermé et privé. Mais, le pouvoir phénoménal de diffusion d’Internet, ainsi que les difficultés pour le contrôler et le restreindre, l’ont transformé en un instrument véritablement idéal et puissant outil pour réaliser efficacement les missions et les objectifs du « terrorisme jihadisme », et surtout dans le recrutement et la captation.

Une preuve de l’obsession de comment établir une communication efficace avec leurs fidèles, c’est ce que nous remarquons à plusieurs occasions les images diffusées ont une édition et une production de qualité, visuellement les images sont très attractives et accompagnées d’une musique envoûtante et d’un son très suggestif et hypnotique. Nous trouvons aussi :

1)      Les enregistrements d’entraînements au combat,

2)      Les hommages et les éloges faits aux suicides,

3)      Les séances d’endoctrinement,

4)      Les punitions et les exécutions,

5)      La fabrication d’explosifs,

6)      La préparation d’attentats,

7)      Les sermons,

8)      Les communiqués de l’EI, etc.

Enfin, il y a les forums, les chats et tous les autres lieux ou réseaux sociaux qu’abritent le réseau web, qui sont plus ou moins accessibles à tout le monde, dans lesquels, en plus d’être en mesure de télécharger le matériel décrit ci-dessus, il est possible de communiquer et d’interagir avec d’autres personnes, ce qui augmente leurs dangerosité et leurs actions jihadistes.

 

 

 


[1] Phrase attribuée à Ismaël HANIYEH, homme politique palestinien du Hamas et Premier ministre de l’Autorité nationale palestinienne de 2008 à 2014. Cette phrase a été reprise, légèrement modifiée, à de nombreuses reprises par des « terroristes islamistes », dont notamment Mohamed MERAH qui la cite lors des négociations avec l’opérateur du RAID le 21 mars 2012. In. Marion MART Y (Dir.), Radicalisation islamiste et filières djihadistes- Prévenir, Détecter et Traiter, Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice, 26e Session nationale « Sécurité et Justice » 2014-2015. Groupe de diagnostic stratégique (GDS) n°3. Juillet 2015., p. 9.

[2] Pour lutter contre les « racines du terrorisme « le Conseil européen a appelé à plusieurs reprises, en particulier après les attentats de Madrid (qui ont été perpétrés par des individus parfaitement intégrés à la société espagnole), à renforcer la lutte contre « les racines du terrorisme ». Les actions menées contre le terrorisme, en particulier islamiste, ne pourront en effet aboutir à long terme si rien n'est fait pour limiter le recrutement de terroristes. La réaction de l'Union européenne doit s'attaquer aux causes profondes de celui-ci. Le programme de La Haye, adopté par le Conseil européen des 4 et 5 novembre 2004, et le Conseil européen de Bruxelles des 16 et 17 décembre 2004 ont invité le Conseil à définir, pour le mois de juin 2005, une stratégie à long terme et un plan d'action pour s'attaquer aux facteurs qui contribuent à la radicalisation et au recrutement pour des activités terroristes ». Mais, la lutte s’avère très difficile, en l'absence de « profil type » du terroriste. En effet, « Cette lutte passe par l'analyse des facteurs qui poussent une personne à se radicaliser et à basculer dans l'action violente, ainsi que par un soutien aux efforts des pays islamiques pour lutter contre l'extrémisme et une étude des procédures de recrutement dans les prisons et les mosquées, par exemple. Les efforts de l'Union en matière d'intégration devraient y contribuer. La conférence interministérielle qui s'est tenue à ce sujet à Groningue, sous présidence néerlandaise, les 9 et 10 novembre 2004, a ainsi ouvert des pistes intéressantes. La Commission européenne y a notamment présenté un « manuel européen d'intégration », recensant les meilleures pratiques des Etats membres dans ce domaine », voir à cet égard : Marc Sageman, Understanging Terror Networks, University of Pennsylvania Press, 2004., « Cette lutte sera cependant difficile, car il n'existe pas de « profil type » du terroriste. C'est ce que démontre une étude américaine effectuée par Marc Sageman, professeur à l'université de Pennsylvanie et ancien agent de la CIA, à partir du profil de 382 terroristes avérés ou présumés, liés directement ou indirectement à Al-Qaida » Voir la Réponse de M. Dominique de Villepin à la question de M. Alain Merly, le 19 mai 2004, à l'Assemblée nationale. (…) « Cette étude souligne ainsi que 90 % des personnes concernées n'ont pas suivi d'éducation religieuse, et que 17,6 % d'entre elles sont issus de classes sociales supérieures et 54,9 % des classes moyennes. Dans plus de sept cas sur dix, ces terroristes présumés sont mariés et pères de famille, et dans la majorité des cas sans passé criminel. La plupart des études similaires menées par les services de renseignement européens parviennent au même constat et démontrent l'inutilité d'un « profilage » des terroristes. » Disponible sur le site : http://www.assemblee-nationale.fr/12/europe/rap-info/i2123.asp. (Consulté le 24 juillet 2016).

[3] Cf. http://www.assemblee-nationale.fr/12/europe/rap-info/i2123.asp (consulté le 29 août 2016).

[4] Cf. Marion MART Y (Dir.), Radicalisation islamiste et filières djihadistes- Prévenir, Détecter et Traiter. Op. cit.

[5] Une ruse divine (El Makr), il s’agit d’une dissimulation stratégique, une abjuration, inventée par les musulmans, une obligation faite aux musulmans de mentir pour sauver leur vie, en faisant un abjuration publique, sans pour autant changer de religion. Cette « tagîya » est généralisée, puisqu’elle est une obligation religieuse, qui s’impose à tout musulman, de mentir chaque fois que le mensonge est utile à l’islam. Pour aller plus loi, voir : M.T. Urvoy, La place du secret dans la pensée religieuse musulmane,, in L’Islam en France, hors-série de la revue Cités, PUF,, 2004, p.646.

[6] Op. cit.

[7] Voir à cet effet, l’annuaire Musulman, la référence des musulmans francophones, disponible sur : http://www.annuaire-musulman.com/index.php?cat=55&lpage=3&page=1&PHPSESSID=0a739a64850f5fc02e856f6621ca1488. (Consulté le 29 août 2016).

[8] Cf. Marion MART Y (Dir.), Radicalisation islamiste et filières djihadistes- Prévenir, Détecter et Traiter. Op. cit.

[9] Omar « Omsen » est l’un des principaux recruteurs francophones partis combattre en Syrie. Il est membre d’une cellule (katiba) proche d’Al-Qaïda. Il est originaire d’une cité niçoise, condamné pour braquage en 2003 et radicalisé après sa détention. Il a su conjuguer un discours complotiste à une maîtrise parfaite des outils de communication. Diffusant majoritairement sur Youtube ou autres fournisseurs similaires, son entreprise de production, 19 HH, produit des films ayant un rôle majeur dans les processus d’auto-radicalisation, selon le CPDSI. Cf. Dounia BOU ZAR, la métamorphose…, op. cit.

[10] Il est à noter que dans de nombreuses occasions ces producteurs assument le risque d’être détecté et abattu par les forces de l’ordre ou à rester dans un lieu d’une action terroriste concrète avec l’intention d’enregistrer des images, dont certaines images explicites et très sanglantes.

[11] Les films hollywoodiens de Daesh: ils le sont vraiment!, les autorités US ont perquisitionné les locaux de la compagnie « Productions Final Solution », et ont arrêté six personnes, et deux autres dans leurs domiciles. Toutefois, leurs noms n’ont jamais été divulgués. http://reseauinternational.net/les-films-hollywoodiens-de-daesh-ils-le-sont-vraiment/

 

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Commentaires
A
mais vous pouvez voir le monde tourne a chacun a sa raison .<br /> <br /> si ya tellement de problemme c'est que ya quel q un qui les fabriques pour quel raison? d'apres ce que vous dite l'homme se retourne contre lui meme.<br /> <br /> c'est qui le mechant le chien qui mord ou le propriaitaire qui le rends si mechants?<br /> <br /> je pense que le monde doit cesser d'etre aveugle. tous pour un et un pour tous.<br /> <br /> pour tous les etres humain pas d'arme donc pas de massacre.de l'eau pour tous et pas de famine.
Ahlem Hannachi - Docteur en droit
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